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Pas si (immuno)déprimées ces nodosités !

Certaines plantes, dont les légumineuses, sont capables d'héberger dans des nodosités racinaires un partenaire bactérien mutualiste. Ces interactions donnent lieu à des échanges : les bactéries fournissent de l’azote aux plantes qui en retour vont leur céder des nutriments. Le bénéfice pour les plantes est d’autant plus important que les populations microbiennes abritées sont massives. Cette apparente « hospitalité » est permise par une régulation particulière de l’immunité innée végétale au niveau des nodosités.

Benjamin Gourion (Laboratoire des Interactions Plantes Micro-organismes, Toulouse), en collaboration avec l’équipe de Pascal Ratet (Institut des Sciences des Plantes Paris Saclay), a évalué l’impact de cette immunosuppression sur la vulnérabilité des organes symbiotiques. Pour cela un système biologique innovant a été développé. Celui-ci implique la légumineuse modèle Medicago truncatula, son partenaire bactérien Sinorhizobium medicae etla bactérie phyto-pathogène Ralstonia solanacearum. Les résultats de cette étude (Benezech et al. 2020) mettent en évidence que les nodosités représentent d’importants sites d’infection et de multiplication pour l’agent pathogène. Toutefois, les analyses de transcriptomes suggèrent que les nodosités symbiotiques développent bien des réactions de défenses même si celles-ci semblent relativement faibles et reposent sur un programme génétique différent de celui employé par les racines pour répondre à la présence du même pathogène. De manière intéressante, l’étude montre que la sensibilité des nodosités à l’infection par le pathogène est contrebalancée par un mécanisme qui retarde la dissémination du pathogène depuis l’organe symbiotique vers le reste de la plante. Ce mécanisme reste quant à lui à être caractérisé.

Contact : benjamin.gourion @ inra.fr et/ou pascal.ratet@ips2.universite-paris-saclay.fr

C. Benetzech a montré dans cette étude qu'il existe dans la nodosité un mécanisme qui retarde la dissémination du pathogène vers la plante