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Activité des voies MAPK en réponse aux effecteurs pathogènes : plus c’est long, mieux c’est ?

Les voies de signalisation MAPK (Mitogen-Activated Protein Kinase) sont centrales pour les réponses des plantes à divers stress abiotiques et biotiques. Leurs rôles sont particulièrement bien documentés dans le contexte de la PAMP-Triggered Immunity (PTI) au cours de laquelle au moins 3 MAPKs – MPK3, MPK4 et MPK6 – sont activées de manière transitoire (à partir de quelques minutes et pendant environ 1 heure) et entrainent une reprogrammation décisive de l’expression des gènes de défense. A côté de cela, leurs fonctions dans le cadre de l’Effector-Triggered Immunity (ETI) sont moins bien connues, même si au cours des dernières années un nombre croissant de publications a commencé à éclairer cette question d’une lumière nouvelle.

Dans une revue récente, publiée dans International Journal of Molecular Science, Lang J. et Colcombet J. de l’équipe Stress Signaling de l’IPS2, proposent une synthèse de l’état actuel des connaissances concernant les voies MAPK et les effecteurs pathogènes. Dans un premier temps ils décrivent comment ces derniers sont susceptibles de manipuler certaines MAPKs pour promouvoir la virulence des pathogènes, et comment en parallèle les plantes ont développé des stratégies de garde afin de se défendre contre ces interférences. Ensuite, ils discutent le fait remarquable que la reconnaissance de certains effecteurs provoque une activation durable (pendant plusieurs heures) de MPK3 et 6, analysant de manière exhaustive les implications de ce résultat en termes de régulation et de fonctions. Enfin, en lien avec cela, ils se demandent comment une activation soutenue dans le temps de MAPKs peut induire l’émergence de réponses spécifiques de type ETI. Dans son ensemble, cette revue reprend des thèmes qui sont au cœur de la recherche du groupe Stress Signaling, notamment l’étude des liens entre les dynamiques spatio-temporelles des activités MAPK et leurs impacts sur l’adaptabilité des organismes végétaux.

 

 

Légende de la figure : Mécanismes de ciblage des voies MAPK par les effecteurs pathogènes et de surveillance de ces mêmes voies par des récepteurs de type Nucleotide-binding Leucine-Rich.