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Une bactérie patho-symbiotique des légumineuses

Des rhizobiums atypiques déclenchent la nodulation et la pathogenèse sur les mêmes légumineuses hôtes

 

L'émergence du commensalisme et du mutualisme découle souvent d'un parasitisme ancestral. Cependant, dans le cas des interactions rhizobium-légumineuses, des souches bactériennes présentant à la fois des caractéristiques pathogènes et de nodulation sur un même hôte n'avaient pas encore été décrites. Dans une étude publiée dans Nature Communication, l’équipe SYMUNITY dirigée par P. Ratet (IPS2), en collaboration avec le LIPME (INRAE Toulouse) et la stratup iMean, a isolé une bactérie Ensifer adhaerens (souche T4) présentant ces caractéristiques.  Celle-ci a été isolée à partir des nodosités de Medicago et caractérisée comme induisant des nodules non-fixateurs d’azote de manière hautement compétitive, ou comme étant un parasite sévère déclenchant la mort de la plante. Cette double capacité de la souche T4 est conservée sur plusieurs espèces de légumineuses, le résultat de l'interaction dépendant du stade de développement de la plante. Cette étude a aussi montré qu’au-delà de la souche T4, une autre E. adhaerens (souche T173) présente ce double comportement patho-symbiotique. Au final, ces bactéries pourraient représenter un « chaînon manquant » entre les pathogènes ancestraux et les rhizobia symbiotiques.

Procédure pour le piégeage d’endophytes de nodosités de Medicago littoralis et démonstration du postulat de Koch. Les trois comportements (endophyte, symbiotique, ou pathogénique) de la souche T4, en fonction du développement de la plante, sont indiqués sur la partie basse du schéma.
Procédure pour le piégeage d’endophytes de nodosités de Medicago littoralis et démonstration du postulat de Koch. Les trois comportements (endophyte, symbiotique, ou pathogénique) de la souche T4, en fonction du développement de la plante, sont indiqués sur la partie basse du schéma.

21/11/2024