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Un fort taux de CO2 augmente la résistance au virus BPMV chez le haricot commun

Un fort taux de CO2 augmente le degré de résistance au virus BPMV chez le haricot commun

Le développement d'une maladie virale chez une espèce végétale nécessite un environnement propice. Par conséquent, des changements dans les facteurs environnementaux et, plus largement, les changements liés au changement climatique mondial, peuvent avoir un impact sur l'infection virale, la réplication, et la transmission par des vecteurs biologiques, augmentant ou réduisant éventuellement le degré de gravité de la maladie.

Dans cette nouvelle étude publiée dans le journal « Plant, Cell & Environment » par l'équipe GDYNPATH coordonnée par Valérie Geffroy, nous avons évalué l'impact d'une concentration élevée de CO2 (eCO2, 1000 ppm) sur deux génotypes de haricot commun (Phaseolus vulgaris L.), l'un résistant et l'autre sensible, infectés par le « bean pod mottle virus » (BPMV, Comovirus siliquae). Pour les deux génotypes, nous avons observé que la croissance, le développement, et la physiologie des plantes n'étaient pas améliorés en condition eCO2 chez les plantes saines au stade de l'inoculation par le BPMV. Cependant, le nombre de sites primaires d'infection était réduit dans les deux génotypes en eCO2. De manière cohérente, le titre viral dans les feuilles inoculées était plus faible, ce qui suggère une résistance accrue au BPMV chez les deux génotypes en condition eCO2. Afin d'étudier les mécanismes sous-jacents, nous avons étudié l'expression des gènes impliqués dans différentes voies immunitaires antivirales : la signalisation de l'acide salicylique (SA), la voie du « RNA silencing », et les voies d'immunité déclenchées par les PAMPs (voie PTI). Dans nos conditions expérimentales, la condition eCO2 n'a activé ni la voie de signalisation du SA, ni la voie PTI, et ce dans les deux génotypes. Cependant, la condition eCO2 a induit la voie du « RNA silencing » dans le génotype résistant, et dans une moindre mesure dans le génotype sensible.

Au final, nos résultats montrent que le eCO2 renforce le degré de résistance au BPMV chez les deux génotypes de haricot commun, résistant et sensible, et que cette observation pourrait être liée à des modulations des réponses immunitaires antivirales de type « RNA silencing ».

 

Un fort taux de CO2 réduit le nombre de sites primaires d’infection et le titre du virus BPMV dans deux génotypes de haricot commun, un génotype résistant [R] et un génotype sensible [S].
Un fort taux de CO2 réduit le nombre de sites primaires d’infection et le titre du virus BPMV dans deux génotypes de haricot commun, un génotype résistant [R] et un génotype sensible [S].

21/10/2025